Tiens, je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais j’ai une passion inassouvie pour les dessins animés, surtout les dessins animés comiques de type Silly Symphonies ou les Tex Avery, ce génie absolu du gag visuel répétitif. Passez-moi un de ces court-métrages et je n’ai pas besoin de Lexomil©.
Or, il y a quelques années, ces petits films furent soumis à une censure assez drastique aux USA et sur le Net, pour cause de racisme. Enfin, disons que des groupes ethniques représentés dans certains de ces dessins animés, et particulièrement les Afro-américains et les Asiatiques, se sont sentis assez légitimement caricaturés. Notez caricaturés dans un cartoon, ça peut prêter à sourire, mais apparemment nous avions affaire à des gens qui n’avaient pas le neurone de la déconne. Je reconnais d’ailleurs bien humblement que si je voyais un dessin animé avec un Juif, doigts crochus et les poches débordant d’argent, je risquerais d’avoir les lèvres gercées et de ne rire que sous contrainte. Donc, d’accord, la question méritait d’être posée. Cependant, d’autres voix, issues des mêmes groupes s’élevèrent pour souligner que si le caractère raciste était indéniable, la volonté de nuire était nettement plus discutable et qu’il fallait replacer les choses dans leur contexte, et patin couffin, vous reprendrez bien une tranche de cake, c’est moi qui l’ai fait.
De notre côté de l’Atlantique, on a connu la même chose avec les premiers albums de Tintin, montrant un racisme colonial bête et primaire, ainsi qu’un antisémitisme par larvé du tout. Sur ce sujet aussi, des intellectuels se sont livrés à des échanges pour savoir s’il fallait édulcorer l’œuvre originelle ou la faire précéder par une explication pédagogique. De même que certains écrits dégueulasses de Céline ou de Brasillach ont déclenché des discussions, sur la nécessité de les faire reparaître et si oui, de leur donner une préface pédagogique.
Bref, comme le disait de Gaulle lors de l’exécution de Brasillach qui n’écrivait pas que des conneries quand il ne se glorifiait pas, « Dans les lettres, comme en tout, le talent est un titre de responsabilité. » Et ce n’est pas parce qu’on mérite le Goncourt qu’on peut dire ou écrire n’importe quoi. Ouais. Sauf qu’à force de vouloir empêcher les excès, on finit par condamner les écarts et c’est ainsi que le très regretté et pourtant tout à fait regrettable Jacques Chirac balança une phrase débile sur les premières caricatures de Charlie. Oui, bien sûr, on est responsable de ses actes et des paroles ou de ses dessins, mais de là à les mettre sous le boisseau pour ne pas choquer, il y a un sacré pas qui s’appelle la censure. Jules Verne a écrit des saloperies antisémites dans Les aventures du Capitaine Hatteras, mais je militerais contre son interdiction ou sa révision, par détestation de la censure.
Censure dont vient être victime l’artiste plasticien Stéphane Simon, et qui a frappé ses statues reprenant les codes de la statuaire – la statuaire, oui, parfaitement, moi, j’ai fait Lettres Modernes. Mais pas longtemps – grecque avec des thèmes actuels, bref, il sculpte des mecs à poil en train de prendre un selfie, distanciation, image de soi, waaaooouuuuhhh, c’est ‘achement profond, ça. Tellement profond que l’UNESCO qui l’avait invité à montrer ses statues bites à l’air dans ses locaux a préféré leur mettre un slip – ou une couche-culotte, l’information n’est pas claire – pour « ne pas choquer certaines sensibilités ».
Pardon ? Plait-il ? C’est quoi, déjà, le job de l’UNESCO ? Attendez, je vérifie : « L’UNESCO est l’Organisation des Nations unies pour l’Éducation, la Science et la Culture. L’UNESCO cherche à instaurer la paix par la coopération internationale en matière d’éducation, de science et de culture. », d’après son site. Et donc, pour la Paix et Coopération culturelle, on colle des slips sur des statues de nus.
Que dire si ce n’est « Allez bien vous faire foutre ! » ?
En slip.
par Naqdimon Weil
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